
Quels shampoings faut-il éviter si on souffre de psoriasis ?
PAR DIANE LENCRE
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Dans la salle de bain, il y a des bouteilles jolies. Des flacons qui sentent la noix de coco, le “propre”, la mer lointaine. Et parfois, sans prévenir… ça gratte. Ça chauffe. Ça picote. On se retrouve à se gratter le crâne comme si on cherchait une vérité cachée sous les racines.
Le psoriasis du cuir chevelu, c’est pas juste une affaire de peau. C’est une sensation bizarre, comme si la tête s’embrasait de l’intérieur. Un cuir chevelu à vif, des plaques en relief, des squames qui tombent comme neige au soleil…
Et là, le shampoing devient soit un allié, soit un petit démon déguisé en bulle parfumée.
Des bulles pas si inoffensives
Tiens, prenez une étiquette au hasard. Ce langage étrange à l’arrière du flacon… qui le lit vraiment ? Et pourtant, c’est là que tout se joue. Sous les noms chimiques se cachent des ingrédients capables de réveiller les crises.
Vous avez vu Sodium Laureth Sulfate ? Bingo. Ce composant fait mousser à gogo… mais décape aussi fort qu’un produit vaisselle. Pour une peau saine, passe encore. Pour un cuir chevelu psoriasique, c’est le début des festivités (rougeurs, brûlures, plaques qui dansent la gigue).
Même les shampoings dits “antipelliculaires” peuvent être traitres. Certains contiennent des antifongiques puissants, bons contre les pellicules grasses… mais malvenus quand la peau est déjà à vif.
Ce qu’on doit vraiment éviter
Petite revue de ce qu’il vaut mieux laisser sur l’étagère du supermarché. Même si le packaging est joli. Même si ça “sent bon”.
1. Les sulfates (SLS, SLES...)
C’est le premier réflexe à avoir : traquer ces trois lettres sur l’étiquette. Ils font mousser, oui. Mais à quel prix ?
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Ils dégraissent trop.
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Ils abîment la barrière cutanée.
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Ils dessèchent.
C’est un peu comme inviter un éléphant dans un jardin japonais.
2. L’alcool dénaturé
Ça sèche en deux secondes. Mais ça assèche aussi la peau, qui n’avait vraiment pas besoin de ça. Ça picote, parfois ça brûle. Et surtout, ça irrite.
3. Les parfums (ou “fragrance”)
Ça sent bon la vanille ou la fleur de tiaré ? Oui… mais à quel prix encore une fois.
Un seul mot : irritant. Surtout pour un cuir chevelu qui hurle déjà à l’aide.
4. Les colorants synthétiques
Bleu 1, jaune 5, rouge 33… Ce n’est pas une boîte de crayons de couleur. Ces pigments peuvent déclencher des réactions inflammatoires. Inutiles et agressifs.
5. Certains conservateurs
Certains sont soupçonnés d’être allergènes ou perturbateurs cutanés. Parmi eux :
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Le propylène glycol, très utilisé, mais potentiellement irritant.
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Les parabènes (encore dans certains produits).
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Le methylisothiazolinone (oui, ce mot est un sort maléfique en soi).
Ce type de shampoing à fuir
En dehors des ingrédients, il y a des familles entières de shampoings à éviter :
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Les shampoings clarifiants (ceux qui "nettoient en profondeur") : ils décapent.
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Les shampoings 3-en-1 (cheveux + corps + barbe) : rien que le concept suffit à fuir.
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Les shampoings parfumés pour enfants : paradoxalement souvent bourrés de substances agressives.
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Les shampoings pour cheveux gras : ils sont conçus pour éliminer le sébum… donc, agressifs par nature.
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Les shampoings “volumateurs” : ils texturisent, mais souvent en asséchant.
Et les shampoings antipelliculaires ?
Pas tous les mêmes. Certains contiennent du zinc pyrithione, du coaltar ou encore de la kétoconazole. Ces ingrédients peuvent soulager les plaques… mais dans certaines formules seulement. Et toujours en accord avec un dermatologue.
Car mal utilisés, ils peuvent aggraver les rougeurs ou causer une poussée de plus. On ne joue pas avec ça, vraiment.
Alors on fait comment ?
On apprend à lire les étiquettes. Pas besoin de faire un master en chimie. Juste de se souvenir de quelques points-clés :
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Moins il y a d’ingrédients, mieux c’est.
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Pas de mousse XXL ? Tant mieux.
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Pas de parfum, pas de couleur flashy ? Parfait.
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Une formule “peaux sensibles” ou “dermatologiquement testée” ? C’est déjà mieux.
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Bio ? Parfois. Mais “bio” ne veut pas dire “adapté au psoriasis”. Attention aux huiles essentielles trop puissantes.
Des ingrédients à privilégier
Oui, il y a des choses que la peau adore. Qu’elle boit comme une tisane chaude un soir d’hiver.
Voici quelques ingrédients chouchous :
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L’avoine colloïdale : apaisante, douce, comme une caresse.
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L’aloe vera : hydratant, cicatrisant, un vrai pansement végétal.
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La camomille : calme les nerfs... et le cuir chevelu.
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La glycérine végétale : attire l’hydratation comme un aimant.
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Les huiles végétales douces : jojoba, argan, coco (si bien tolérées), bourrache...
Rituel de lavage, version peau fragile
Ce n’est pas que ce qu’on utilise, c’est comment on l’utilise.
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Lavez avec de l’eau tiède. Jamais chaude.
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Massez du bout des doigts. Pas d’ongles.
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Pas besoin de laver tous les jours.
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Ne grattez pas les plaques. (On sait, c’est tentant...)
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Séchez délicatement. Pas de serviette rêche qui frotte.
Et surtout, soyez indulgent avec vous. Un cuir chevelu sous tension, c’est aussi un mental épuisé.
Ce que les gens disent (et que vous pouvez ignorer)
"Mais prends Head & Shoulders, ça marche sur moi."
"Tu devrais faire un masque au citron !"
"Essaie ce shampoing au goudron, c’est radical."
…Oui. Peut-être. Mais vous n’avez pas le même cuir chevelu que tout le monde. Et surtout, vous avez le droit de ne pas être un cobaye.
Ce qui marche pour l’un, peut déclencher un enfer pour l’autre.
Et ROSE LA LUNE dans tout ça ?
Nous, on vous invite à écouter votre peau. À apprivoiser vos cheveux comme on apprivoise un animal farouche : avec patience, avec douceur, avec le bon ton de voix.
On milite pour des rituels plus simples. Des formules épurées. Des instants de soin qui ne soient pas un combat. Juste une pause. Une respiration. Une manière de dire à son corps : “Je t’entends, je fais attention.”
Mot de la fin ? Pas vraiment.
Le psoriasis, ce n’est pas un mot joli. Ni un truc Instagrammable. Mais ce n’est pas une honte non plus. Ce n’est pas une fatalité. Et ce n’est sûrement pas quelque chose à traiter à la va-vite avec le premier shampoing venu.
Votre cuir chevelu mérite mieux. Il mérite qu’on l’écoute, qu’on l’entoure, qu’on le respecte.
Et si tout commence par un shampoing… autant choisir le bon.
À propos de l’autrice
Diane Lencre, rédactrice pour Rose La Lune Paris, écrit comme on souffle un vœu à la lune. Guidée par les cycles lunaires et portée par une passion sincère pour le bien-être, elle partage des mots de douceur, d’inspiration et de tendresse pour éclairer les chemins intérieurs.
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