Pourquoi l'Ane de l'Ile de Ré est culotté?
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Pourquoi l'Ane de l'Ile de Ré est culotté?

PAR DIANE LENCRE

Cet adorable équidé, tout droit sorti d'une carte postale pittoresque, est bien plus qu'une simple curiosité locale. Mais pourquoi donc cet âne porte-t-il des culottes ? Ce n'est ni une fantaisie ni un déguisement de carnaval. Embarquons ensemble pour découvrir l'histoire et les raisons pratiques qui se cachent derrière cette tradition aussi charmante qu'insolite.

Une tradition ancestrale

Remontons à l'époque où les ânes de l'île de Ré étaient utilisés pour le transport du sel extrait des marais salants.

Ces ânes robustes parcouraient les chemins sablonneux et souvent envahis par les moustiques.

Pour protéger la peau sensible des ânes contre les piqûres des insectes, notamment les moustiques et les taons qui pullulent dans les zones humides, les habitants leur ont fabriqué des culottes.

Ces pantalons, loin d'être un simple caprice de mode, avaient donc une fonction très pratique.

Des culottes pour tous les goûts

Avec le temps, ces culottes sont devenues un véritable symbole de l'île de Ré. Elles ne se limitent plus à leur fonction protectrice initiale mais participent pleinement à l'identité culturelle de l'île.

Une star locale… à grandes oreilles

Sur l’Île de Ré, il y a le sel, les vélos, les volets verts… et les ânes. Mais pas des ânes ordinaires. Des géants à poils longs, avec une bouille attendrissante, des yeux fatigués de sagesse et une drôle d’allure quand ils se baladent en caleçon rayé.

Ce sont les baudets du Poitou, une race ancienne, rustique, qu’on croirait sortie d’un conte ancien. Et ces pantalons ? Pas pour faire rire les touristes (même si ça marche à tous les coups). C’était, à l’origine, pour les protéger des moustiques dans les marais. Un genre de pyjama de travail, mais stylé. Et il faut avouer que ça leur donne un air royalement décalé.

Une histoire cousue main dans les herbes salées

On les imagine souvent comme de simples attractions. Faux. Ce sont des figures historiques. Pendant des siècles, les ânes de Ré ont été les compagnons de labeur des sauniers, des maraîchers, des habitants. Ils transportaient le sel, tiraient les charrettes, travaillaient dur, sans jamais se plaindre. Enfin… on n’a pas les enregistrements, mais leur endurance parle pour eux.

Il faut visualiser la scène : un matin brumeux dans les marais salants, un âne silencieux qui avance lentement, le pas lourd mais régulier, des paniers en osier sur le dos. Et autour, rien que l’odeur de la mer, le cri des mouettes, et le vent qui fait claquer les toiles. C’est une image qu’on n’oublie pas.

Une disparition évitée de justesse

Dans les années 70, ces ânes ont bien failli disparaître. Littéralement. Un à un, les anciens ont arrêté de les élever. Moins de travail dans les champs. Moins d’intérêt pour ces animaux à la démarche nonchalante. Résultat ? Moins de 50 individus restants. On touche presque la disparition complète.

Heureusement, certains ont réagi. Un éleveur, une association, une poignée de passionnés. Pas des gens en costard, non. Des amoureux du vivant. Ils se sont battus pour préserver cette race en voie d’oubli, pour lui redonner une place, une voix, un avenir.

Et aujourd’hui ? On les croise fièrement à Loix, à Saint-Martin-de-Ré, dans des parcs ou en liberté surveillée. Toujours en culotte, évidemment.

Pourquoi on s’attache à eux si vite ?

Il y a un truc chez l’âne qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Ce mélange de lenteur assumée, de regard profond, de présence rassurante. Ils ne cherchent pas à briller. Ils sont là. Ils écoutent. Ils marchent à leur rythme, et tant pis si on est pressés.

Peut-être qu’en vrai, ce sont eux qui ont compris la vie.

Les enfants les adorent. Les parents retrouvent leur âme d’enfant. Les plus âgés les regardent avec une tendresse particulière, comme on regarde un vieux copain fidèle qu’on avait un peu oublié.

Et puis il y a ce poil en bataille, ces grandes oreilles un peu tordues. Ils ne sont pas "beaux" au sens classique. Et c’est peut-être ça, le charme.

Une fierté locale devenue un emblème

L’âne de l’Île de Ré est aujourd’hui un symbole fort, un pont entre le passé et le présent. Il incarne cette île qui veut garder son âme, même quand les villas poussent comme des champignons et que les vélos se louent à la minute.

Vous êtes sur le port, en train de manger une glace ? Il passe. Tranquille. En culotte. Il rappelle à tout le monde que le style, c’est aussi une histoire de tradition.

Et demain ?

Certains éleveurs rêvent de relancer l’élevage à plus grande échelle. Pas pour vendre des ânes à la chaîne, non. Mais pour que cette race patrimoniale ne survive pas juste comme une attraction estivale.

Il y a des projets de médiation animale, de randonnées éducatives, de fermes pédagogiques. Bref, l’âne en culotte n’a pas dit son dernier mot. Il avance lentement, certes. Mais sûrement.

Et entre nous, il y a de quoi être ému. Parce que derrière chaque pantalon rayé, il y a une histoire de survie, de transmission, de lien avec la terre. Il y a aussi une forme de poésie simple. Un rappel qu’on peut être utile, doux, discret… et pourtant laisser une trace.

Comme quoi, même un âne peut être un trésor. À sa façon.

Aujourd'hui, les culottes de ces ânes sont souvent colorées et ornées de motifs variés, ce qui ajoute à leur charme et attire les touristes.

Chaque âne arbore fièrement ses culottes comme un élément de fierté locale, contribuant ainsi à un spectacle visuel unique pour les visiteurs.

L'âne en culotte, star locale

De nos jours, l'âne en culotte est devenu une véritable star de l'île de Ré: il a même sa page Wikipedia

voici la photo de cet âne star sur Wikipedia:

ane culotte ile de re

Ces animaux ne sont plus seulement des bêtes de somme ; ils sont devenus des ambassadeurs de la culture insulaire.

En saison touristique, il n'est pas rare de voir des files de petits et grands, attendant pour une balade à dos d'âne.

Les ânes en culotte sont non seulement un attrait touristique majeur mais aussi un sujet populaire pour les photographies, contribuant largement à la renommée de l'île au-delà de ses frontières.

5 spécificités de l'Ile de Ré

1. L'Île de Ré, c'est grand comment ?

Ah, l'Île de Ré ! Ce n'est pas un géant, mais elle s'étale tout de même fièrement sur environ 30 km de long et 5 km de large. Parfait pour une petite balade à vélo, surtout que l'île est dotée de plus de 100 km de pistes cyclables. Autant dire que vous pouvez explorer chaque recoin sans trop fatiguer vos mollets !

2. Des ponts ou des bateaux pour y aller ?

Pour rejoindre ce petit bout de paradis, pas besoin de bateau (sauf si vous le voulez vraiment) ! Un pont relie l'île au continent depuis 1988. Long de près de 3 km, le pont de l'Île de Ré vous permet de profiter d’une vue splendide sur l'océan. Attention toutefois, le péage peut être un peu salé en haute saison !

3. Pourquoi on parle tant de sel ici ?

Le sel ! C’est l'or blanc de l'île. Les marais salants de Ré sont exploités depuis le Moyen Âge. Aujourd'hui, même si la production a diminué, la récolte de sel reste une activité emblématique. Ne partez pas sans avoir goûté (ou acheté) du sel de mer local, et pourquoi pas, assisté à une démonstration de saunier en action.

4. Des ânes en pantalon, sérieusement ?

Absolument, et c’est sérieux ! Comme mentionné plus tôt, les ânes en culotte sont une tradition unique sur l'île. Ces culottes servaient à protéger les bêtes des piqûres d'insectes dans les marais salants. Aujourd'hui, ils sont surtout là pour le plaisir des touristes et des enfants, ajoutant une touche de fantaisie à votre visite.

5. Et côté nature, ça donne quoi ?

L'île de Ré est un véritable hotspot de biodiversité. Entre plages, forêts, vignes et marais, l'île est un sanctuaire pour de nombreuses espèces d'oiseaux et une flore exceptionnelle. Les réserves naturelles, comme celle de Lilleau des Niges, sont des endroits parfaits pour les amoureux de la nature et les passionnés d'ornithologie.

L'âne en culotte de l'île de Ré est donc bien plus qu'une simple curiosité. Il est le gardien d'une tradition, le héros d'une pratique utilitaire devenue emblématique et une star adorée de tous. Ces culottes, qui ont commencé comme une protection nécessaire, sont devenues un symbole de l'ingéniosité et de l'identité culturelle de Ré. Si vous passez par l'île, n'oubliez pas de saluer ces charmants quadrupèdes en pantalons, témoins vivants de l'histoire et de la culture locales.

 

À propos de l'auteur

Diane Lencre, rédactrice pour Rose La Lune Paris, est passionnée par le bien-être et guidée par son lien spirituel avec les cycles de la lune. À travers ses articles, elle partage des mots de douceur, d'inspiration, et de bienveillance, pour accompagner chacun vers une vie plus apaisée.

Contactez Diane à : diane@roselalune.com

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