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Dia de Los Muertos: quelle signification spirituelle au Mexique?
PAR DIANE LENCRE
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Une fête qui ne ressemble à rien d'autre
Le Día de los Muertos, ce n’est ni Halloween, ni une cérémonie lugubre. C’est autre chose. Plus coloré. Plus tendre. Plus profond.
Imaginez un village entier éclairé par des bougies frémissantes, des rires d’enfants, des chants qui traversent les générations, et cette odeur… mélange de copal (résine sacrée), de sucre, et de souvenirs.
Car là-bas, au Mexique, on ne parle pas des morts à voix basse. On les célèbre. On les appelle. On les régale. Et, oui, parfois on rit avec eux. Un peu comme si le voile entre les mondes devenait, le temps d’une nuit, aussi fin qu’un papier de soie.

Et si la mort n'était qu’un détour ?
Cette fête millénaire repose sur une idée bouleversante :
la mort ne coupe pas le lien, elle le transforme.
On n’est pas dans l’oubli. On est dans la mémoire vivante.
Les anciens peuples mésoaméricains (les Aztèques, entre autres) croyaient que l’âme voyageait après la mort vers le Mictlan, un lieu symbolique où reposaient les défunts. Mais chaque année, entre le 31 octobre et le 2 novembre, ils revenaient. En douce. En silence. En lumière.
Et là… les vivants leur dressaient une table. Une vraie. Avec tout ce qu’ils aimaient manger.
Du mole au chocolat, du pain des morts (oui oui, il existe), du mezcal parfois… et des photos en noir et blanc qui sourient malgré elles.
Ce n’est pas triste. C’est sacré.
Il y a ce cliché, tenace : parler de la mort, c’est pesant. Morbide. Silence gêné, gorge serrée.
Pas ici.
Le Día de los Muertos invite à autre chose : une acceptation poétique de la finitude.
Et une célébration du passage.
Pas de pleurs étouffés. Mais des autels flamboyants (les altares), des fleurs d’un orange vif (cempasúchil), comme un soleil renversé sur la terre. Des papillons monarques qui virevoltent, symbole des âmes revenues de loin.
Et surtout, cette idée folle, mais douce :
on ne meurt jamais tout à fait, tant qu’on est aimé.
L’esprit souffle dans les détails
Regardez bien un autel mexicain. Rien n’est là par hasard.
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Les quatre éléments sont représentés :
l’eau, pour désaltérer l’âme ;
la terre, à travers la nourriture ;
le feu, dans les bougies ;
l’air, via le papel picado (ces papiers découpés qui flottent dans le vent).

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Il y a des objets personnels, aussi. Des cigares, une vieille montre, un livre préféré… Tiens, parfois même une canette de Coca. Parce que les morts, eux aussi, ont leurs petites habitudes.
C’est tout sauf abstrait. C’est incarné, précis, vivant.
Et chaque autel raconte une histoire. Une personne. Un lien.
La mort apprivoisée par l’humour
Vous avez déjà vu ces crânes en sucre décorés de paillettes ? Ces squelettes rigolards qui dansent la cumbia ? Ces bougies autour de squelettes qui jouent de la guitare ?
C’est là toute la beauté du Día de los Muertos : il ne nie pas la mort. Il la dompte avec le rire.
Comme si on lui disait :
“Tu crois nous faire peur ? Regarde comme on te peint en rose fluo.”
C’est une forme de sagesse ancienne. Un pied de nez cosmique.
Et franchement, ça fait du bien.
Et spirituellement, ça dit quoi ?
Eh bien, ça dit qu’on est plus que notre enveloppe charnelle.
Ça dit que l’âme, cette étincelle, voyage encore. Qu’elle se glisse dans une brise, une chanson, une assiette qu’on préparait toujours “comme ça”.
Les Mexicains vivent cette fête comme un dialogue invisible.
Pas besoin de médium. Ni d'encens compliqué. Il suffit d’une bougie, d’une photo, d’un souvenir fort — et hop, la porte s'entrouvre.
La spiritualité ici est tactile, joyeuse, presque domestique.
Pas de dogme rigide. Mais une foi douce dans la continuité du lien.
Et nous, on en fait quoi ?
Bonne question. Est-ce que cette vision peut nous parler, à nous aussi ?
À ceux qui allument une bougie sans trop savoir pourquoi.
À celles qui regardent le ciel en murmurant un prénom.
Peut-être qu’on n’a pas besoin d’adopter tous les codes. Mais on peut emprunter la tendresse. L’attention aux signes. La joie d’honorer nos morts sans se recroqueviller dans le chagrin.
Pourquoi ne pas, cette année, faire un petit autel maison ?
Un cadre. Une bougie. Une tasse de thé.
Et quelques mots écrits à la volée.
Comme une lettre qu’on n’a jamais envoyée… mais que quelqu’un, quelque part, lira peut-être.
Entre les pétales et les ombres, une mémoire vivante
Ce qui frappe, dans le Día de los Muertos, c’est cette cohabitation joyeuse entre les mondes.
On ne cherche pas à effacer la douleur. Elle est là. Mais adoucie par les couleurs, par la musique, par le rituel.
Et surtout, il y a ce travail du cœur :
remercier. se souvenir. raconter. transmettre.
C’est tout bête, mais… ça guérit un peu.
Ce qu’on retiendra, au fond
Le Día de los Muertos, ce n’est pas juste un folklore à admirer de loin.
C’est une philosophie du lien, une poésie en actes, une façon de refuser l’oubli sans se noyer dans le passé.
Et ça, franchement, on peut tous en prendre une pincée.
Comme du sel sur une plaie… ou du sucre sur une blessure.
Selon le jour. Selon l’humeur.
FAQ
Quelle est la signification de la Fête des Morts au Mexique ?
C’est le moment où les vivants dressent la table pour les absents, comme s’ils revenaient dîner à la maison.
Les souvenirs deviennent des fleurs, et les larmes… du sucre sur les lèvres.
Quelle est la signification spirituelle du Jour des Morts ?
C’est une porte entrouverte entre les mondes, où les âmes marchent en silence parmi les bougies.
On ne prie pas pour oublier, on célèbre pour se souvenir.
Que signifie « Jour des Morts » au Mexique ?
C’est le jour où la mort perd son ombre, remplacée par des couleurs vives et des rires d’enfants.
Une façon d’aimer encore, même quand le corps n’est plus là.
Qui est la déesse mexicaine de la mort ?
C’est Mictecacihuatl, la dame des ombres, gardienne du royaume des défunts.
Elle veille sur les âmes comme on berce un enfant endormi, entre silence et lumière.
Quelle différence de symbolique entre la Toussaint et Dia de Los Muertos?
La Toussaint porte le silence des cimetières, le gris du ciel, et la prière discrète derrière les vitres.
Le Día de los Muertos, lui, danse sous les guirlandes, offre des plats aux absents, et rit avec les ombres.
Quelle date pour 2025?
En 2025, la Fête des Morts tombera un samedi 1er novembre et un dimanche 2 novembre. Deux jours suspendus, où le monde devient poreux.
Le premier, ce sont les enfants qu’on attend — tout en douceur, tout en velours, avec des jouets posés près des bougies.
Le second, ce sont les anciens, les disparus à la démarche familière, qu’on accueille avec du pain sucré, du mezcal, des chansons qu’ils aimaient.
Deux nuits… et des souvenirs qui rentrent à la maison, sans frapper.
À propos de l’autrice
Diane Lencre, rédactrice pour Rose La Lune Paris, écrit comme on souffle un vœu à la lune. Guidée par les cycles lunaires et portée par une passion sincère pour le bien-être, elle partage des mots de douceur, d’inspiration et de tendresse pour éclairer les chemins intérieurs.
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Diane les lit tous… et prend toujours le temps d’y répondre.
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