La symbolique des bottes
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La symbolique des bottes

PAR DIANE LENCRE

Les bottes : un symbole à nos pieds (et sur nos nerfs)

Qui n’a jamais ressenti ce petit frisson en enfilant une paire de bottes ? Pas juste parce qu’elles sont neuves. Ni parce qu’il pleut dehors. Non. Plutôt parce qu’on sent... quelque chose changer. Dans l’allure. Dans la tête. Une sorte de “je suis prête”. Ou “qu’on me laisse tranquille”. Parfois les deux.

Tiens, c’est drôle, mais les bottes, ça a quelque chose du masque. On les met, on se transforme. Pas en super-héros, mais en version légèrement plus affirmée de soi-même. Plus tendue, parfois. Plus décidée.

Une histoire de bruit, de cuir et d’attitude

Le tac-tac sur le bitume, vous voyez ? Ce son sec, presque militaire. On ne passe plus en silence. Même en pleine rue piétonne. Les bottes imposent leur rythme. Elles dirigent la marche. Elles donnent le tempo. Pas celui d’un slow. Plutôt celui d’une entrée sur scène. Une entrée remarquée, même quand on ne cherche pas à l’être.

Et puis il y a l’odeur. Le cuir qui chauffe sous le mollet. Le frottement qui laisse une légère trace sur la peau (signe qu’on a marché, vraiment). Le zip qui monte lentement… comme une fermeture symbolique. Une carapace ? Un écrin ? On hésite. Mais dans les deux cas, ça isole un peu du monde extérieur.

Les bottes parlent. Pas besoin de les entendre

Elles murmurent parfois. Hurlent souvent. Elles racontent quelque chose, à qui veut bien lire.

Prenez les cuissardes. Pas besoin de mode d’emploi. C’est une déclaration. De pouvoir, de sensualité, de mystère. C’est la botte qui dit "je sais ce que je fais". Même si, à l’intérieur, on n’en a pas la moindre idée. (C’est souvent ça, le secret.)

Elles fascinent autant qu’elles dérangent. Pourquoi ? Parce qu’elles dérangent. Justement. Parce qu’elles grimpent. Parce qu’elles ne s’excusent de rien. Parce qu’elles s’imposent dans l’espace comme un fauteuil Louis XV dans un studio IKEA.

Bottes de pluie, bottes d'enfance

Et puis, il y a celles qu’on oublie presque… les bottes de pluie. Celles qui sentent le plastique neuf, le caoutchouc humide. Celles qu’on porte quand on est petit. Les bottes pour sauter dans les flaques, les vraies, celles qui font plop et splash avec de la boue qui colle jusqu’aux genoux.

Des bottes pleines de souvenirs : l’odeur du sol détrempé, le chien qui court devant, les feuilles mortes collées sous la semelle. On les retire en râlant, en riant parfois. Elles nous ramènent à un monde sans ridicule. Où l’on marchait avec entrain, même dans la gadoue. Peut-être surtout dans la gadoue, d’ailleurs.

Des bottes pour s’affirmer ou pour fuir ?

Les bottes, c’est aussi une protection. Une frontière. On ne voit pas les chevilles, on ne devine pas la fragilité. On devine juste… une présence. Une densité. Comme un message un peu flou : “Ne viens pas trop près”.

Mais parfois, c’est l’inverse. Les bottes comme échappatoire. On les met pour sortir de soi. Pour devenir quelqu’un d’autre. Pour se cacher derrière une image plus forte, plus nette, plus découpée.

Un costume de pied. Une silhouette réinventée. Et ça marche, souvent.

Dans les contes, elles courent plus vite que la peur

Impossible de parler bottes sans penser aux contes. Le Chat botté. Rusé, élégant, retors. Et surtout... botté. C’est pas un détail. Les bottes lui donnent le pouvoir. La vitesse. Le panache. Sans elles, il serait juste un chat. Pas très utile.

Ou encore les fameuses bottes de sept lieues. Une enjambée, trente kilomètres. Rien que ça. Des bottes pour s’échapper, pour traverser des royaumes, pour disparaître. Le rêve absolu.

Alors oui, la botte est magique. Parfois. En tout cas, elle porte en elle une idée de passage. D’action. De mouvement. Ce n’est pas un soulier pour rester assis.

Modes, genres, dominations

Dans les années 60, les bottes blanches de Courrèges (les fameuses go-go boots) ont donné aux jambes un air de science-fiction. On dirait qu’elles allaient décoller. Ou débarquer sur la Lune. C’était neuf, c’était futuriste. C’était féminin, mais d’une manière neuve. Presque robotique. Froidement sexy.

Et puis il y a l'autre extrême. Les bottes fétiches. La cuissarde noire à talon aiguille, serrée comme une gifle. Elle ne dit pas "je suis jolie", elle dit "je commande". Là, on entre dans une autre symbolique. Celle du pouvoir, du fantasme, de la domination consentie. Oui, ça peut mettre mal à l’aise. C’est le but.

C’est là que la botte devient langage. Qu’elle parle de genre, de désir, de force. Qu’elle dit quelque chose que la bouche tait. Et souvent, elle le dit très bien.

Marcher n’est jamais neutre

Quand on y pense, ce n’est pas juste une chaussure. Une botte, c’est une attitude. Une déclaration. Une mise en scène. Que ce soit au marché ou sur un podium Chanel.

Alors, la prochaine fois que vous enfilez une paire de bottes, écoutez ce que ça dit. Ça grince ? Ça claque ? Ça rassure ? Ça trouble ? C’est là, la vraie symbolique. Dans les bruits, les sensations, les images qu’elles réveillent.

Et puis, franchement… Qui n’a jamais rêvé de botter les fesses de ses soucis ? En beauté, et sans se presser.

Le saviez-vous ?
Les bottes de cow-boy ne sont pas qu’un accessoire de western. Leur forme si particulière — tige haute, bout pointu, talon biseauté — a été pensée pour monter à cheval sans se faire embarquer. Le talon bloque l’étrier, le cuir lisse évite d’accrocher la selle, et le bout effilé glisse vite… en cas de chute, mieux vaut sortir vite du jeu. Pratique, mais aussi symbolique : elles incarnent la liberté brute, le territoire sans règle, le défi lancé au vent et aux lois. Une botte pour cavaler, pour fuir, pour affirmer : “Je suis mon propre chemin.”

À propos de l’autrice

Diane Lencre, rédactrice pour Rose La Lune Paris, écrit comme on souffle un vœu à la lune. Guidée par les cycles lunaires et portée par une passion sincère pour le bien-être, elle partage des mots de douceur, d’inspiration et de tendresse pour éclairer les chemins intérieurs.

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