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L'origine du mythe des flammes jumelles
PAR DIANE LENCRE
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L’amour avec une majuscule… ou une brûlure ?
Tiens, d’ailleurs… qui a eu l’idée de comparer deux êtres à des flammes ? Pas des gouttes d’eau. Pas des pierres précieuses. Des flammes. C’est déjà tout un programme : ça chauffe, ça éclaire, ça danse, et parfois… ça consume.
Le mythe des flammes jumelles, c’est l’idée qu’un être, quelque part, vous reflète parfaitement. Pas juste un partenaire sympa avec qui partager un tiramisu. Non. Quelqu’un qui vous reconnaît sans mots, qui vous bouleverse, vous dérange, vous met à nu, avec cette sensation étrange d’avoir déjà tout vécu avec lui. Dans une autre vie ? Peut-être.
Mais cette idée, elle sort d’où ? Pas d’Instagram, en tout cas (même si certains réels vous le font croire avec une chanson triste et des violons en fond).
Une racine lointaine, très lointaine… jusqu’à Platon
Le premier à avoir soufflé sur cette idée, c’est Platon. Oui, le philosophe grec à la barbe bien fournie. Dans son œuvre Le Banquet, il raconte un mythe qui ressemble étrangement aux flammes jumelles… mais version antique.
Selon lui, les humains étaient autrefois des êtres ronds, à quatre bras, quatre jambes, deux visages. Complètement fusionnés. Trop puissants même. Alors Zeus, un peu jaloux, les a séparés. D’un coup d’éclair. Et depuis ? Chaque moitié cherche désespérément l’autre. Elle la sent, elle la reconnaît, parfois sans comprendre pourquoi. Et surtout… elle la veut.
C’est troublant, non ? Cette idée qu’on serait né à deux. Et qu’on erre pour se retrouver. Ça colle bien avec cette obsession moderne de “l’âme sœur”, mais en version plus intense, plus karmique.
Et les flammes, dans tout ça ?
Bon, Platon n’a pas parlé de feu. Le mot “flamme jumelle” vient plus tard. Certains pensent qu’il apparaît dans l’ésotérisme new age, aux États-Unis, vers les années 70-80. Période pleine d’expérimentations mystiques, d’astrologie, de canalisations, de cristaux qui brillent sur les étagères. Vous voyez le tableau.
Le terme “twin flames” commence alors à circuler. Même sur Netflix. Et avec lui, une symbolique bien plus spirituelle. On ne parle plus seulement de deux moitiés séparées. On parle de deux âmes issues d’une même étincelle divine, séparées à l’incarnation, avec une mission : se retrouver… mais aussi s’éveiller.
Et là, ça se complique.
Parce que ce n’est pas une histoire d’amour classique
On aimerait que ce soit simple. Une rencontre. Un coup de foudre. Et hop, un “ils vécurent heureux”. Mais le mythe des flammes jumelles, c’est tout sauf ça.
Il y a la rencontre (souvent bouleversante, presque irréelle).
Puis il y a la séparation (souvent douloureuse, incompréhensible, avec des silences qui font plus de bruit qu’un orage).
Puis il y a… le retour (ou pas). Parce que c’est un chemin. Un miroir. Une transformation intérieure.
Beaucoup racontent que rencontrer sa flamme jumelle, c’est comme regarder son âme à travers une loupe déformante. Ça gratte, ça pique, mais ça réveille. Pas toujours très agréable. Mais parfois nécessaire.
Le mythe prend feu sur Internet
À partir des années 2000 (et encore plus après 2012… coïncidence ?), le mot explose. Forums, blogs, vidéos YouTube où des gens racontent leur “runner” et leur “chaser”. Des témoignages à n’en plus finir. Des phrases qui reviennent : “Je ne comprends pas pourquoi je pense à lui/elle tout le temps.” “C’est comme si je le sentais.” “On est liés, même loin.”
Le mythe devient un phénomène. Il sort du cercle ésotérique et rentre dans les recherches Google. Il devient une langue à part entière : lien d’âme, séparation divine, mission spirituelle commune… Et aussi une source de confusion.
Parce que… qu’est-ce qui différencie une vraie flamme jumelle d’une obsession toxique ? Quand est-ce que l’amour devient une cage dorée, ou un miroir aux alouettes ?
Mais alors… mythe ou réalité ?
C’est peut-être pas la bonne question. Parce que le mot “mythe” ne veut pas dire “mensonge”. Il signifie : histoire fondatrice. Quelque chose qu’on porte, qu’on répète, parce qu’il touche une corde profonde.
Le mythe des flammes jumelles parle de cette quête de soi à travers l’autre. De ce feu intérieur qu’on projette, qu’on croit voir ailleurs, alors qu’il brûle en nous aussi.
On aime croire qu’un autre nous complète. Et parfois, ça arrive. Mais parfois aussi, cette croyance enferme. Elle crée de l’attente. Des illusions. Et un sentiment d’incomplétude.
Et si le mythe servait à autre chose ?
Peut-être que le mythe n’est pas là pour vous dire : “Lui, c’est votre flamme, allez-y foncez !”
Peut-être qu’il est là pour vous forcer à regarder en face ce que vous cherchez si fort.
Tiens, ça me fait penser à ces miroirs anciens dans les maisons de famille. Ils déforment un peu. Ils vous montrent, mais pas tout à fait. Et parfois, on préfère regarder à côté.
La flamme jumelle, ce serait ça : un miroir brûlant, qui oblige à se voir. Et à grandir. Avec ou sans l’autre.
Et dans les traditions spirituelles ?
Dans l’hindouisme, certaines écoles parlent de “samskara” : des mémoires d’âme, des liens d’incarnation en incarnation. Des personnes qu’on retrouve vie après vie, avec qui on a “quelque chose à finir”.
Dans le soufisme (mystique de l’islam), l’amour est vu comme une voie vers Dieu. Et certains poèmes ressemblent étrangement à des lettres de flammes jumelles : on y parle de séparation, de feu, d’union divine, d’attente…
Chez les kabbalistes, il y a la notion de “bashert” : l’âme qui vous est destinée. Mais attention, destinée ne veut pas dire confortable. Parfois, c’est justement celle qui vous ébranle.
Alors… coïncidences ? Ou bribes d’un même rêve universel ?
Pourquoi ça nous touche autant, ce truc-là ?
Peut-être parce qu’on a tous, quelque part, ce sentiment d’un manque ancien. Une sensation de familiarité avec un inconnu. Un regard qui nous traverse. Une voix qui réveille des souvenirs qu’on n’a jamais vécus.
Et puis, on a envie d’y croire. Même si ça fait mal. Même si ça brûle.
Parce que l’idée qu’il existe quelqu’un fait du même feu que nous, ça réchauffe. Même au milieu de la nuit.
Alors, on y croit ? On n’y croit pas ?
On cherche. On doute. On espère. On s’énerve. On revient. Bref, on est humains.
Et peut-être que le plus beau, ce n’est pas de trouver sa flamme. Mais de se découvrir soi-même dans ce feu.
Parce qu’au fond, le mythe, ce n’est pas l’autre. C’est ce que ça éveille en nous. Ce que ça révèle. Ce que ça casse. Et ce que ça reconstruit.
Et ça, mythe ou pas, c’est bien réel.
Envie d’aller plus loin ? De démêler le vrai du flou, le mythe du vécu ? Le Grand Guide des Flammes Jumelles vous attend. Pas de promesse magique, mais des pistes, des mots justes, et peut-être… une étincelle.
Cet article explore un mythe spirituel.
Il ne remplace pas un avis médical.
Ni un suivi psy, ni juridique.
Si une relation vous abîme, demandez de l’aide.
Un proche, un thérapeute, une association.
Votre sécurité passe avant tout.
À propos de l’autrice
Diane Lencre, rédactrice pour Rose La Lune Paris, écrit comme on souffle un vœu à la lune. Guidée par les cycles lunaires et portée par une passion sincère pour le bien-être, elle partage des mots de douceur, d’inspiration et de tendresse pour éclairer les chemins intérieurs.
Ma manière de travailler:
Je lis beaucoup les traditions anciennes, celles qui éclairent les rêves et les signes depuis des générations. Je m’en inspire, mais je les mêle toujours à ce que j’observe autour de moi, aux histoires que vous partagez, aux gestes silencieux du quotidien. Ce mélange me permet de proposer des lectures qui restent fidèles aux sources, mais qui parlent aussi au cœur d’aujourd’hui.
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