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Perdre pied: quelle signification spirituelle?
PAR DIANE LENCRE
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Ça ne prévient pas.
On est là, debout, ou assis, ou en train de parler à quelqu’un. Et puis d’un coup… ça bascule. Un flou. Le corps se dérobe un instant, ou l’esprit vacille. Comme si quelque chose — on ne sait pas trop quoi — s’échappait par en dessous.
Pas une vraie chute. Pas encore. Mais une secousse. Une onde sourde.
On perd pied.
Et ce n’est pas qu’une histoire d’équilibre. C’est plus sournois. Plus intérieur. Il y a une symbolique là-dedans. Quelque chose qui touche à l’âme, à la verticalité, au sens même de tenir debout.
Et si on regardait ce moment autrement ?
Parce que oui, perdre pied, dans le langage du corps, c’est simple : le déséquilibre. Mais dans le langage de l’invisible… c’est tout un poème.
Ce n’est jamais juste physique
D’accord, parfois, c’est juste la fatigue. Le sucre qui chute. Le sang qui fait des siennes. Mais souvent, ce n’est pas une affaire médicale. Ou pas que. Il y a autre chose. Un signal. Un “hé, tu m’écoutes plus là-dedans !”.
Tiens, c’est comme un vieux plancher qui grince. Au début, on l’ignore. On se dit que c’est normal. Que ça passera. Et puis, un jour, il s’effondre.
Le corps, lui, choisit souvent l’instabilité pour parler. Parce que ça force à s’arrêter. À respirer. À se recentrer.
Et spirituellement, ce petit moment de perte d’appui, c’est comme une brèche. Une mini-fracture dans la continuité du quotidien. Et à travers elle, parfois… quelque chose passe.
Un appel à redescendre dans le corps
Vous avez déjà eu cette sensation de “flotter” pendant des jours ?
L’esprit partout. Le mental en feu. Le planning qui déborde. Et le corps ? On l’oublie.
Perdre pied, dans ce contexte, c’est souvent le signal d’alarme ultime. Une manière de dire :
“Reviens ici. Là. Dans tes jambes. Dans ton ventre. Dans ce foutu sol.”
Et c’est vrai que quand on perd pied, même symboliquement, on revient au sol.
Le cœur cogne. Les muscles se crispent. La respiration change. Tout rappelle qu’on est vivant. Et pas qu’un cerveau sur pattes.
C’est presque un retour brutal à la matière. Comme si l’esprit, un peu trop perché, se faisait rappeler à l’ordre.
Symboliquement, c’est tomber de quoi, exactement ?
Parce que c’est bien joli de dire “on perd pied”, mais… on le perd où, ce pied ? Sur quoi il reposait ?
Souvent, sur des trucs bancals :
– Une illusion.
– Une habitude trop vieille.
– Une relation qui tient par un cheveu.
– Un rythme de vie qui va trop vite pour l’âme.
Et quand l’un de ces piliers lâche, même un tout petit peu… bam. Le vertige.
Mais ce n’est pas une punition. Ni un bug. C’est une correction de trajectoire. Un réalignement. Pas très agréable, certes. Mais souvent salutaire.
Des mots, des silences, et puis… ce que ça réveille
Perdre pied, ça réveille tout un tas de vieilles émotions planquées dans les coins.
Des trucs qu’on croyait digérés. Enfouis. Expédiés.
Et pourtant.
Un regard, une odeur (celle d’un ascenseur, d’un lieu vide, d’un sol désinfecté), un mot de trop, et tout remonte. L’angoisse. Le flou. La sensation d’être en trop ou en creux.
C’est drôle, mais parfois ce n’est pas l’événement qui déstabilise, c’est ce qu’il réveille de beaucoup plus ancien.
Et c’est là qu’on touche à la dimension spirituelle. Car ce n’est pas juste du stress. C’est une mémoire. Une information. Un désajustement profond.
Une étape initiatique (oui, même en 2025)
Toutes les traditions spirituelles parlent, d’une manière ou d’une autre, de déséquilibre sacré.
Le moment où le héros, la prêtresse, le pèlerin, n’a plus de repères. Plus de carte. Plus de lumière.
C’est le passage à vide. Le désert. La nuit noire.
Et perdre pied, dans cette logique, c’est le début du processus. Pas la fin.
On croyait savoir.
On croyait tenir.
Et tout s’effondre.
Mais c’est à cet instant précis qu’on peut commencer à… re-naître.
C’est brutal. C’est doux. C’est déroutant. C’est les trois à la fois.
Vous êtes tombé où, exactement ?
Pas besoin de réponse précise. Mais une question à se poser :
“Où est-ce que j’ai arrêté d’être moi ?”
La perte de repère spirituelle commence souvent quand on trahit quelque chose en soi. Un non-dit qu’on avale. Un rêve qu’on enterre. Une voix intérieure qu’on étouffe parce que “c’est pas raisonnable”.
Et l’âme, elle, n’aime pas qu’on la muselle. Alors elle ruse. Elle glisse un peu de vide sous vos pieds. Pour voir. Pour vous ramener.
Ce n’est pas un échec, c’est un message
Le mot “perdre” fait peur. Comme si c’était une défaite.
Mais parfois, ce qu’on perd nous libère.
Perdre pied, ce n’est pas tomber pour rien. C’est être déséquilibré par une vérité.
Une vérité qu’on n’a pas encore formulée, mais qui pousse. Fort.
Et ça vous remue tout. Les jambes, le cœur, les pensées. On titube à l’intérieur. Et alors ?
C’est un peu comme faire tomber un vieux meuble trop lourd. Oui, ça fait du bruit. Mais qu’est-ce qu’on respire après.
On peut traverser ça, sans se noyer
Il y a des gestes simples. Des points d’ancrage.
Pas de recettes miracles. Mais des respirations. Des rituels. Des choses toutes bêtes qui, mises bout à bout, remettent du solide sous les pieds.
– Marcher pieds nus sur le sol. Sentir. Même froid.
– Boire chaud, lentement. Écouter le bruit. Sentir la tasse.
– Écrire. Pas pour publier. Pour comprendre. Pour poser.
– Dire à voix haute ce qu’on ressent. Même seul. Même mal formulé.
Et puis surtout : ne pas chercher à “remonter” tout de suite.
Rester un moment là où c’est flou. Ce n’est pas du chaos. C’est du vivant en train de s’ajuster.
Perdre pied, c’est aussi retrouver quelque chose
On croit qu’on chute. Qu’on se vide. Mais parfois, dans ce vide… on retrouve un espace oublié.
Un souvenir. Une vérité. Une idée qu’on n’osait plus penser.
Un désir qu’on avait rangé dans une boîte “plus tard”.
Et là, dans ce déséquilibre, il y a un début d’élan. Une graine.
Quelque chose qui dit :
“Et si on recommençait autrement ?”
Il n’y a pas de solution unique. Ni de morale.
Juste cette idée : perdre pied ne veut pas dire se perdre.
C’est un signal. Une secousse. Une invitation à se regarder différemment. À remettre les pieds sur un sol qui vous ressemble.
Et peut-être, juste peut-être… à enfin laisser tomber ce qui ne vous portait plus depuis longtemps.
À propos de l’autrice
Diane Lencre, rédactrice pour Rose La Lune Paris, écrit comme on souffle un vœu à la lune. Guidée par les cycles lunaires et portée par une passion sincère pour le bien-être, elle partage des mots de douceur, d’inspiration et de tendresse pour éclairer les chemins intérieurs.
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