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Quelle fête le dimanche 7 janvier 2024? L'éphéméride du jour
PAR DIANE LENCRE
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Il y a des dimanches comme ça, un peu entre parenthèses. Ni tout à fait fériés, ni tout à fait ordinaires. Le dimanche 7 janvier 2024 en faisait partie. C’était un jour qui avait l’air sage… mais qui cachait une certaine magie. Une journée à la fois douce et sacrée, croquante et silencieuse. Entre la première bouchée de galette et le souvenir d’un monde bouleversé.
Dans les calendriers, on lit "Saint Raymond de Peñafort". Un nom qui sent l’ancien, le parchemin, les temps de chevaliers et d’encres épaisses. Saint Raymond, ce n’est pas une légende urbaine, c’est un dominicain du XIIIe siècle, un vrai cerveau du droit canonique. Il a codifié les lois de l’Église… et aujourd’hui, sans qu’il le sache, on l’invoque aussi pour les véliplanchistes. Oui, sérieusement. Le patron des rois du vent. Allez comprendre.
Mais ce dimanche-là, on pensait moins au droit et aux vagues qu’aux rois… les trois. Car ce 7 janvier, c’était surtout l’Épiphanie. Cette fête un peu sucrée, un peu dorée, qui marque l’arrivée des mages venus d’Orient. Melchior, Balthazar, Gaspard… avec leurs présents un peu mystérieux. L’or, l’encens, la myrrhe. Il y avait là un parfum d’Orient, un souffle sacré, un rappel que le voyage vaut autant que la destination.
Et chez nous ? On avait surtout sorti la galette. Dans les foyers, les fourchettes grattaient les assiettes, les fèves se faisaient discrètes. Les enfants ricanent, les adultes trichent gentiment. Qui sera le roi ? Qui portera la couronne en carton ? Et surtout, qui évitera de croquer la fève avec une couronne ? C’est un rite qui rassemble, une petite magie populaire. Un prétexte à se réunir, à lever la tête de son portable, ne serait-ce qu’un instant.
Mais derrière les miettes de frangipane, il y avait autre chose. Une mémoire plus grave. Car ce 7 janvier, on s’en souvient aussi pour une autre raison. Neuf ans plus tôt, en 2015, la France s’était figée. Le jour où des hommes ont pénétré dans les locaux de Charlie Hebdo, et ont tiré. Douze morts. Des éclats dans le cœur du pays. Depuis, chaque 7 janvier porte cette ombre. Même quand il fait froid. Même quand le silence est paisible. Il y a toujours une pensée, quelque part. Un soupir discret. Une bougie intérieure.
Et justement, ce dimanche-là, le froid était au rendez-vous. Un vrai froid d’après-fêtes. À Paris, le thermomètre ne grimpait pas au-delà de 5 degrés. Et le matin, ça frôlait le zéro. Il y avait quelque chose de suspendu dans l’air. Le genre de temps où les bises piquent les joues, où les vitrines commencent à perdre leur lumière de Noël, mais où les cœurs, eux, traînent encore un peu sous les guirlandes. On n’a pas envie de se dire que c’est fini. On se laisse bercer encore un peu.
Dans d’autres coins du monde, ce 7 janvier, c’était Noël. Oui, Noël. Pas pour nous, mais pour des millions de croyants orthodoxes. En Russie, en Serbie, en Éthiopie... on célébrait la naissance du Christ, selon le calendrier julien. Ce n’est pas une erreur. C’est un autre rythme. Une autre mesure du temps. Et c’est beau, quelque part, de savoir qu’on ne vit pas tous les mêmes jours au même moment. Que pendant que certains rangent leur sapin, d’autres l’allument à peine.
Autrefois, ce 7 janvier marquait aussi une fête méconnue : la fête de la quenouille. Oui, oui. La quenouille. L’outil de filage. Ce jour-là, symboliquement, les femmes reprenaient le travail domestique après la trêve de Noël. Une tradition médiévale, un peu oubliée, mais qui disait quelque chose de notre rapport au temps. Le repos. Puis l’effort. Puis le cycle recommence. Dans l’ombre des grandes fêtes, ces coutumes discrètes ont leur poésie.
Et puis, il y a les naissances. Car même dans le froid, des êtres viennent au monde. Ce jour-là, en 1964, un certain Nicolas Cage voyait le jour. Dans les années à venir, il jouera les fous, les obsédés, les anges, les hommes en feu. Le 7 janvier, c’est aussi la naissance de Christian Louboutin. Le créateur des fameuses semelles rouges, symbole absolu du chic à la française. Comme quoi, le 7 janvier sait faire cohabiter la théologie et la mode, les crayons de juriste et les stilettos à 800 euros.
Et comme souvent, dans ces journées un peu chargées, l’Histoire a semé des jalons. Le 7 janvier 1927, Londres et New York s’entendaient pour la première fois par téléphone. Une voix qui traverse l’océan. Une humanité qui se rapproche à l’oreille. En 1957, à Alger, c’était un tout autre ton : le début de la bataille d’Alger, un moment tendu, douloureux, aux répercussions politiques encore palpables.
Alors voilà. Ce dimanche 7 janvier 2024, c’était tout ça. Une galette sur la table. Des enfants qui rient. Une ombre dans le passé. Une lumière dans la foi. Des températures qui mordent, et un cœur qui hésite entre fermer la parenthèse des fêtes… ou la laisser ouverte encore un peu. Juste un peu.
Parce qu’on a besoin de douceur. De chaleur. De symboles. Même petits. Même sucrés. Parce qu’un dimanche comme celui-là, ce n’est pas juste une date sur un calendrier. C’est un carrefour de mémoire, de traditions et d’émotions. Et ça, Google ne peut pas toujours le deviner.
À propos de l’autrice
Diane Lencre, rédactrice pour Rose La Lune Paris, écrit comme on souffle un vœu à la lune. Guidée par les cycles lunaires et portée par une passion sincère pour le bien-être, elle partage des mots de douceur, d’inspiration et de tendresse pour éclairer les chemins intérieurs.
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