
- Accueil
- ›
- Maison - Déco
- ›
- Les objets dans la maison qui parlent de nous
Les objets dans la maison qui parlent de nous
PAR DIANE LENCRE
Partagez
Ce n’est pas juste une chaise
C’est la chaise sur laquelle votre grand-mère s’asseyait, dos droit, pour équeuter les haricots en été. Celle qu’on ne jette pas, même bancale. Celle qu’on déplace cent fois mais qu’on garde.
Pourquoi ? Parce qu’elle raconte quelque chose. Une histoire qui n’est pas dans les mots, mais dans le bois.
C’est ça, un objet. Un morceau de mémoire. Un reflet intime. Un prolongement de ce qu’on est.
Et on en a partout. Parfois sans même s’en rendre compte.
Et si ces objets n’étaient pas là par hasard ? Jung l’écrivait :
“Dieu est le symbole des symboles.”
Une phrase immense, presque mystique. Dans une cuisine, une salle de bain, une chambre… l’inconscient laisse des traces.
L’intérieur, miroir de l’intérieur
Il suffit de faire le tour de la maison, un jour sans bruit, sans musique, sans téléphone. Regarder vraiment. Ce qu’il y a sur la table. Ce qu’il y a sous le lit. Les objets oubliés dans les coins.
Vous verrez. Certains brillent d’une présence. D’autres pèsent. D’autres encore semblent vouloir dire quelque chose.
Un miroir fêlé dans le couloir ? Une pile de livres jamais lus ? Ce vase trop grand, vide depuis des mois ? Tout cela parle de nous, sans filtre.
La maison, c’est le décor, mais aussi le théâtre de notre psyché. Ce qu’on y garde est rarement neutre. Même le moindre bibelot posé “en attendant” contient une énergie. Une trace. Un message.
Il y a les objets choisis, et ceux subis
Certains objets sont là parce qu’on les a voulus. Vraiment. Ils nous font vibrer. Ils nous ressemblent.
Et puis il y a les autres. Les "ça peut servir". Les "on me l’a offert". Les "je n’ai pas osé dire non".
Ceux-là racontent souvent les compromis qu’on fait avec soi-même. Les espaces qu’on laisse aux attentes des autres.
Et si on les écoutait, ces objets muets ? S’ils devenaient des messagers, des révélateurs ?
Une cuisine alignée, c’est une cuisine qui sait
Regardez une cuisine. C’est là que l’intime se joue. Et pourtant, on y entasse des appareils à gaufres jamais utilisés, des boîtes en plastique sans couvercle, des verres publicitaires qui jurent avec la porcelaine préférée.
Et si on y plaçait seulement des choses qui nous nourrissent vraiment ?
Une belle cuillère en bois. Un torchon qu’on aime toucher. Une crédence colorée qui donne le ton chaque matin.
👉 Vous trouverez d'autres idées inspirantes dans cet article du blog sur les crédences originales, si le sujet vous parle.
Parce que, oui, un objet peut nous faire du bien, aussi simplement qu’un rayon de soleil.
L’autel discret du quotidien
Certaines personnes ont un coin secret. Un petit plateau avec une pierre, une bougie, une photo. Ce qu’on appelle parfois un autel. Mais en réalité, chaque objet peut devenir un autel. Un objet qui concentre une énergie. Une attention.
Un bol en céramique fendu qu’on garde quand même. Parce qu’on y verse un thé chaque matin avec gratitude.
Un carnet à la couverture usée, qu’on n’ouvre pas souvent, mais qu’on ne range jamais loin.
Une lampe vintage qu’on a retapée. Une plante qui a survécu à tout.
Ces objets-là sont des compagnons silencieux. Des présences. Ils nous tiennent debout plus qu’on ne l’imagine.
Mircea Eliade, lui, affirmait :
“Le symbolisme est une donnée immédiate de la conscience totale.”
Choisir un objet, c’est choisir une vibration. Garder, jeter, offrir... Ce n’est pas banal. C’est un acte de mise en ordre du monde.
L’art de choisir ce qui nous parle
On n’a pas besoin d’un intérieur parfait. On a besoin d’un intérieur qui vibre juste.
Alors, petit exercice : choisissez 3 objets chez vous. N’importe lesquels. Et posez-vous la question :
-
Est-ce qu’ils m’apportent quelque chose ?
-
Est-ce qu’ils me ressemblent ?
-
Est-ce que je les garderais si je repartais de zéro ?
Ce petit filtre, tout simple, change tout. Il fait remonter les objets qui comptent à la surface.
Et les autres ? On peut les remercier. Les laisser partir. Offrir à quelqu’un. Ou simplement… s’en libérer.
L’objet le plus puissant, c’est parfois le plus banal
Il y a les objets qu’on expose. Et puis ceux qu’on cache.
Un vieux tablier qui sent encore la vanille. Une boîte à couture cabossée. Une assiette ébréchée qu’on sort pour les jours tristes.
Ceux-là ne paient pas de mine. Mais ils portent une charge émotionnelle immense. Ils sont tissés de nos souvenirs, de nos absences, de nos transformations.
Ne les méprisez pas. Ne les enterrez pas sous les “nouveautés”. Ce sont eux, souvent, les vrais témoins.
Ce qu’on garde chez soi, c’est ce qu’on garde de soi.
Les objets parlent. À voix basse, certes. Mais ils parlent. Ils disent l’enfance, les deuils, les élans.
Ils racontent nos choix, nos colères rentrées, nos envies pas encore osées.
Alors prenons le temps. De les regarder. De les écouter.
Et surtout : de choisir ce qu’on veut qu’ils disent de nous.
Foire aux questions symboliques – objets, mémoire et inconscient
Pourquoi dit-on que les objets ont une “mémoire” ?
Parce qu’ils traversent le temps avec nous. Ils absorbent les gestes, les odeurs, les émotions. Un tissu froissé, un bois usé, un bol fendu : chaque imperfection raconte un moment vécu. On n’invente rien. On ressent. Et parfois, même inconsciemment, on dépose une part de soi dans ce qui nous entoure.
Peut-on vraiment dire qu’un objet parle de notre inconscient ?
Oui, sans détour. Ce qu’on garde sans savoir pourquoi, ce qu’on oublie dans un coin, ce qu’on ne supporte plus de voir : ce sont autant de messages de l’intérieur.
L’inconscient utilise les objets comme il utilise les rêves : pour glisser des vérités qu’on n’ose pas dire à voix haute.
Pourquoi garde-t-on certains objets même quand ils ne “servent” plus ?
Parce qu’ils portent une charge symbolique. Ce n’est pas l’usage qui les rend précieux, mais ce qu’ils éveillent. Un vieux t-shirt qu’on ne met plus. Une tasse ébréchée. Une pierre ramassée en voyage. Ils servent à autre chose : à nous relier à un moment, une personne, un état d’âme.
Comment faire le tri sans se couper de ce qui nous habite ?
Ne jetez pas à la va-vite. Écoutez d’abord. Posez l’objet dans les mains. Respirez. Est-ce qu’il y a encore du lien ? Du respect ? De la joie ?
S’il ne reste que du “je devrais”, alors c’est peut-être le bon moment pour le laisser partir. En conscience. Chaque objet mérite une fin digne.
Peut-on transformer un objet neutre en objet symbolique ?
Oui. Par l’intention. Par le geste. Par l’usage qu’on en fait. Une assiette achetée dans une grande surface peut devenir un trésor si elle accompagne les bons moments. Un galet trouvé en silence peut devenir un ancrage, un talisman.
Ce n’est pas l’objet qui porte le sens, c’est ce qu’on lui offre.
Et dans une cuisine, quels objets sont “chargés” symboliquement ?
Presque tous. Le feu (four, gaz), l’eau (évier, carafe), la lame (couteau), la terre (fruits, légumes), l’air (odeurs)…
La cuisine est une scène d’alchimie quotidienne. Même une cuillère peut être une baguette de transmission.
Et une crédence, un miroir. Une crédence choisie avec le cœur peut devenir un repère visuel, une frontière douce entre le geste banal et l’intention magique.
À propos de l’autrice
Diane Lencre, rédactrice pour Rose La Lune Paris, écrit comme on souffle un vœu à la lune. Guidée par les cycles lunaires et portée par une passion sincère pour le bien-être, elle partage des mots de douceur, d’inspiration et de tendresse pour éclairer les chemins intérieurs.
Un article vous touche ? Une phrase résonne en vous ? N’hésitez pas à laisser un commentaire :
Diane les lit tous… et prend toujours le temps d’y répondre.
Vous préférez un petit mot plus personnel ?
Écrivez-moi à : diane@roselalune.com