Grande taille : et si la mode arrêtait de faire semblant ?
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Prêt-à-porter grande taille : la mode doit changer

PAR DIANE LENCRE

Le miroir, parfois, il ment. Pas parce qu’on ne s’aime pas. Mais parce que ce qu’on cherche… n’existe même pas encore sur les cintres.

Pendant longtemps, le prêt-à-porter grande taille a été comme un plat sans sel

Présent oui, mais fade. Relégué au fond des magasins, comme un coin dont on aurait un peu honte. Rayons limités, couleurs sans vie, coupes qui n’en ont que le nom. Et cette impression lancinante : “tu n’es pas prévue dans le décor”.

Et pourtant, les corps sont là. Bien là. Avec leurs hanches, leurs ventres, leurs formes douces ou puissantes. Des corps debout, vivants, qui veulent juste une chose : s’habiller avec plaisir.

Et pas avec ce qu’il reste.

Il suffit de chercher des vêtements grande taille, par exemple. On tombe souvent sur des modèles informes, flottants, sans âme. Comme si la féminité devait s’excuser d’avoir pris un peu de place. Mais pourquoi ? Depuis quand les courbes seraient une faute de goût ? Et surtout… depuis quand la mode devrait ignorer la majorité des vraies silhouettes ?

Quand s’habiller devient une épreuve de nerfs

Franchement, on en parle ? Le calvaire pour trouver une robe taille 50 stylée ? Ou un jean qui ne vous transforme pas en sac de pommes de terre ?

Et pourtant… le jean, c’est une belle histoire d’amour. Quand il est bien coupé, il peut faire des miracles. Pour toutes les silhouettes, vraiment. D’ailleurs, on en parle ici : le jeans, une histoire d’amour pour toutes les morphologies.

Entre les cabines d’essayage sans miroir flatteur, les vendeuses gênées et les tailles inexistantes... c’est plus un shopping, c’est un marathon émotionnel.

Et le pire, c’est ce mot-là. Celui qu’on entend sans l’entendre. Flatteur. Il faut que ce soit “flatteur”. Comme si on avait besoin de cacher quelque chose. D’adoucir. D’atténuer. C’est épuisant.

On ne veut pas être flattée. On veut être vue.

Heureusement, certaines marques bougent (et ça fait du bien)

Le vent tourne. Doucement, mais il tourne. De plus en plus de marques sortent de leur torpeur. Et proposent enfin des pièces pensées pour tous les corps. Pas juste des tailles augmentées. De vraies collections grande taille, avec du peps, de la coupe, de l’audace. Comme si on comptait, enfin.

Des enseignes comme Afibel, Shein Curve, Ulla Popken, Violeta by Mango, ou certaines capsules de H&M+ : elles osent. Mais on en veut plus. On veut du cuir, des imprimés déments, des volumes assumés.

Des vêtements pour rayonner. Comme ces tuniques pour femmes qui dansent avec les formes. Pas pour se planquer derrière trois mètres de tissu triste à mourir. Parce qu’on ne parle pas juste de “tailles élargies”. On parle de respect. De considération. De beauté qui ne demande pas la permission.

Prêt-à-porter grande taille : la mode doit changer

Les femmes grande taille veulent du style, point.

Rien à voir avec une lubie. C’est un besoin réel. L’envie d’avoir le choix. De pouvoir changer de style comme d’humeur. Une robe bohème un jour. Un tailleur qui en impose le lendemain. Et pourquoi pas un crop top ? Oui, même en 52.

Ce qu’on attend ? Que les marques arrêtent de penser en cases. Et qu’elles comprennent une chose simple : toutes les femmes veulent se sentir belles. Pas seulement les tailles dites “standards”.

Et quand une cliente grande taille trouve une tunique qu’elle aime vraiment ? Une coupe fluide, une matière noble, une couleur qui la rend lumineuse ? Ce n’est pas juste un achat. C’est une victoire. Un petit moment de réparation silencieuse.

La vraie révolution, elle commence dans les yeux

Ce qu’il faut casser ? Ce regard figé. Ce réflexe conditionné par des années de diktats. La beauté ne se mesure pas en centimètres de tour de taille. Elle s’incarne. Elle bouge. Elle vit.

Aujourd’hui, les réseaux donnent enfin la parole à des femmes trop longtemps effacées. On pense à Ashley Graham, Barbie Ferreira, ou des créatrices comme Gaëlle Prudencio. Elles ouvrent la voie. Et elles le font avec panache.

Elles rappellent que les vêtements ne doivent pas maigrir, ils doivent exprimer.

Et si les grandes tailles devenaient enfin la norme ? Si on arrêtait de parler “d’exception” ? Ce serait ça, le vrai tournant. Ce jour où les coupes seraient pensées pour le corps réel, et non pour une idée fantasmée.

Fast fashion ou mode durable : à nous de choisir

Parce qu’au fond, le problème n’est pas que dans les tailles. Il est aussi dans la logique. Fabriquer vite, standardiser, simplifier... c’est souvent la voie de la facilité. La fast fashion produit à la chaîne, sans tenir compte des diversités corporelles. Et ça laisse trop de monde sur le carreau.

Alors que la vraie réponse se trouve peut-être dans une mode durable. Plus lente. Plus humaine. Une mode qui respecte les corps, les envies, les saisons. Une mode qui regarde vraiment les gens. Pas juste les chiffres de vente.

Il est temps d’habiller tout le monde. Et pas seulement ceux qui tiennent dans une case Excel.

À propos de l'auteur

Diane Lencre, rédactrice pour Rose La Lune Paris, est passionnée par le bien-être et guidée par son lien spirituel avec les cycles de la lune. À travers ses articles, elle partage des mots de douceur, d'inspiration, et de bienveillance, pour accompagner chacun vers une vie plus apaisée.

Contactez Diane à : diane@roselalune.com

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