
Ashwagandha: origine et traditions spirituelles
PAR DIANE LENCRE
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Ashwagandha : racines, rituels et secrets d’ailleurs
Vous avez déjà senti l’odeur d’une terre après la pluie ?
L’ashwagandha, c’est un peu ça. Un parfum de racine, d’ancien, de mystère… quelque chose qui ne s’explique pas tout à fait — mais qui apaise.
Tiens, rien que le nom : ashwa-gan-dha. On dirait un souffle, un galop, un mot qui traverse les siècles. Et c’est peut-être le cas. Cette plante, on ne l’a pas inventée dans un labo. On l’a transmise par la bouche, par les mains, par les moines, les mères, les guérisseurs.
Une racine, un monde
Officiellement, c’est une racine.
Officieusement… c’est un petit monde.
🌱 Originaire d’Inde, l’ashwagandha pousse là où la terre est chaude, un peu sèche, un peu sauvage. Rajasthan, Gujarat, Madhya Pradesh : elle s’enracine dans des régions où l’on sait ce que veut dire “tenir bon”.
Ce n’est pas une fleur fragile. C’est une coriace. Une plante de guerrier, de yogi, de veilleur. On la surnomme d’ailleurs “force du cheval”. Rien que ça. En sanskrit, ashwa = cheval. Gandha = odeur. Oui, elle sent fort. Mais surtout, elle rend fort.
Et puis, une racine, c’est comme un secret qu’on cache sous la surface.
Médecine ou spiritualité ? Les deux.
On parle souvent de l’ashwagandha dans les boutiques bio comme d’un “adaptogène”. Un mot compliqué pour dire : elle vous aide à faire face. Stress, fatigue, mental agité… elle vous murmure “respire”.
Mais attendez.
Avant d’être une gélule chez Naturalia, l’ashwagandha était une plante sacrée, utilisée dans des rituels, des prières, des nuits longues comme des songes.
Dans l’Ayurveda, cette médecine millénaire indienne qui parle en doshas et en feu digestif, elle est une star. Pas une star capricieuse. Une star humble. Discrète. Mais puissante.
On la mélangeait au lait chaud.
On la déposait sur le front, avec une poudre rouge.
On en faisait des pâtes, des décoctions, des onguents.
Pas pour “traiter”, mais pour “accompagner”.
Et parfois, ce n’est pas le corps qu’on soulage. C’est l’esprit.
Des rites, des soirs, des silences
Dans certaines traditions hindoues, on offrait l’ashwagandha aux moines avant la méditation. Pas pour les stimuler — pour les ancrer. Pour qu’ils tiennent, longtemps, sans trembler, dans le silence.
C’est aussi une plante des transitions. Entre deux âges. Deux cycles. Deux émotions. On la donnait aux jeunes hommes avant leur initiation. Aux femmes après un accouchement. Aux anciens quand la mémoire s'effiloche un peu.
Et, ça peut sembler anodin, mais dans certains villages, on la brûlait doucement dans les maisons, les soirs de deuil. Comme si elle savait parler au vide.
Une mémoire végétale
Ce qui est fou avec les plantes, c’est qu’elles se souviennent.
Elles ont vu des saisons. Elles savent plier sans casser.
Et l’ashwagandha, elle, porte dans ses fibres des prières silencieuses. Celles qu’on ne dit pas, mais qu’on pense fort.
Elle n’est pas là pour impressionner.
Elle ne fait pas de promesses marketing.
Elle agit lentement. Comme un chant grave. Comme un feu qui réchauffe sans brûler.
Dans certains textes védiques, on parle d’elle comme d’un élixir de longévité. Pas seulement en années. En calme. En enracinement. En “je me sens là”. Vous voyez ce que je veux dire ?
Et aujourd’hui, on en fait quoi ?
Soyons honnêtes : aujourd’hui, l’ashwagandha, on la trouve en comprimés dans des flacons blancs. On lit des choses comme “réduit le cortisol”, “aide au sommeil”, “augmente la libido”…
C’est pas faux. Mais c’est pas tout.
Parce qu’en la sortant de son sol, on oublie parfois son âme.
Boire une tisane d’ashwagandha, ce n’est pas juste consommer une substance. C’est dialoguer avec une histoire. Une mémoire. Une tradition.
Même si votre tasse est moderne, même si votre cuisine est scandinave… l’esprit, lui, il se souvient.
Alors on peut :
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Prendre le temps d’honorer la racine.
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La moudre soi-même.
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La respirer avant de la boire.
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Allumer une bougie.
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Chuchoter un vœu.
Un petit rien, mais qui change tout.
Un lien entre mondes
Dans certaines branches du yoga tantrique, l’ashwagandha est associée au chakra racine. Logique. C’est une racine, non ? Et ce chakra, c’est celui de la survie, de la base, de la sécurité.
Quand on se sent perdu, éparpillé, flou…
Elle ramène. Elle recentre.
Et il y a cette phrase, entendue un jour dans une retraite en Inde :
“L’ashwagandha ne guérit pas. Elle vous aide à vous souvenir que vous n’étiez pas malade.”
Poétique ? Oui.
Mais profondément vrai, parfois.
Et chez les autres cultures ?
Même si elle est indienne à la base, l’ashwagandha commence à faire son petit tour du monde. On la retrouve dans des cercles de méditation à Los Angeles. Dans les rituels néo-chamaniques à Berlin. Dans les cabinets de naturopathes à Lyon.
Et chaque culture l’adapte. La réinvente. La relie à ses propres symboles.
Un peu comme un vieux conte qu’on raconterait avec un nouvel accent.
Il y a même des pratiques qui la lient à la lune. Notamment la nouvelle lune, quand on a besoin de poser des intentions solides. Des graines. Pas des rêves éphémères. Des racines.
Quelques gestes pour la sentir vraiment
Vous avez envie d’essayer, mais pas juste comme un complément lambda ?
Voici quelques idées, simples, mais presque magiques :
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✨ Le soir, mélanger une demi-cuillère de poudre dans du lait d’avoine chaud, avec un peu de cardamome. S’asseoir. Respirer. Écouter le silence.
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🌙 Avant de dormir, frotter un peu de racine séchée entre les doigts. Sentir. Imaginer les terres rouges d’Inde.
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🔥 Lors d’une méditation, garder la poudre dans un petit tissu, sur le cœur ou sous le coussin.
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💭 Et parfois, ne rien faire du tout. Juste poser le bocal sur l’étagère. Comme un talisman.
Une plante pour traverser le chaos
Dans un monde qui va trop vite, trop fort, trop flou…
Il y a quelque chose de profondément rassurant à l’idée qu’une simple racine puisse nous rappeler qui on est.
Pas besoin d’avoir foi en tout ça.
Mais peut-être… envie.
Et rien que ça, c’est déjà un début.
À propos de l’autrice
Diane Lencre, rédactrice pour Rose La Lune Paris, écrit comme on souffle un vœu à la lune. Guidée par les cycles lunaires et portée par une passion sincère pour le bien-être, elle partage des mots de douceur, d’inspiration et de tendresse pour éclairer les chemins intérieurs.
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Diane les lit tous… et prend toujours le temps d’y répondre.
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