Les meilleurs lieux de retraite spirituelle en Espagne
PAR DIANE LENCRE
Partagez
Pourquoi l’Espagne attire celles et ceux qui veulent se retrouver
Il y a des endroits qui font du bruit même dans le silence. Des paysages qui chuchotent à l’intérieur, sans en avoir l’air. L’Espagne fait partie de ceux-là. Ce n’est pas seulement la lumière, ni la mer, ni les montagnes. C’est ce mélange précis d’aridité, de lenteur, de pierres chaudes, de villages blancs accrochés à flanc de colline comme des pensées qu’on n’a pas encore osé formuler. Quand on parle de retraite spirituelle, c’est souvent cette sensation qu’on cherche : faire taire le reste. Poser le mental. Laisser le corps souffler. Et dans cette géographie un peu brute, l’Espagne propose des lieux puissants. Pas forcément luxueux, mais justes. Ancrés. Débarrassés des apparences. Vous venez pour vous taire. Et vous repartez avec des mots neufs. Ou sans mots, mais ça revient au même.
Cova de Sant Ignasi à Manresa : la pierre, le silence, et l’essentiel
À une heure à peine de Barcelone, Manresa cache un lieu qu’on traverse comme un seuil : la grotte de Saint Ignace. Ce n’est pas spectaculaire. Ce n’est pas instagrammable. Et c’est peut-être pour ça que c’est si fort. Dans cette cavité nue, le fondateur des Jésuites a connu ce qu’il appelait sa transformation intérieure. Aujourd’hui, le centre spirituel qui l’entoure propose des retraites dans la continuité de cette démarche : dépouillée, humble, radicalement tournée vers l’intérieur. Le silence n’est pas imposé, il s’impose de lui-même. Il y a des temps de méditation, des temps d’accompagnement, mais surtout ce vide particulier où chacun peut déposer ce qu’il porte. Les chambres sont simples, les repas sobres, l’ensemble baigne dans une clarté douce, un peu grise parfois, comme si même la lumière respectait votre besoin de repli. C’est un lieu pour celles et ceux qui ne veulent pas faire semblant.
Alaya Retreat, entre yoga, oliviers et ciel catalan
Plus au nord, toujours en Catalogne, Alaya offre une autre vibration. Ici, on respire. Loin du rigorisme ou du silence absolu, ce centre propose des retraites yoga où le bien-être ne cherche pas à prouver quoi que ce soit. On y arrive un peu fatigué, parfois sur les nerfs, et on y découvre le calme par glissements successifs : un repas végétarien aux goûts francs (gingembre, citron, herbes de montagne), une sieste dans un hamac qui grince doucement, une séance de yoga au lever du jour face aux collines. Rien n’est forcé. Même les chevaux du centre semblent inviter à ralentir, à marcher plus lentement. Et ce n’est pas une image : il existe des méditations guidées… avec eux. Le contact avec les animaux, ici, remue autant qu’un long monologue intérieur. Le lieu est impeccable sans être figé, les hôtes discrets, les paysages tendres. C’est l’endroit parfait pour réapprendre à écouter son propre rythme.
Monastère Sakya Tashi Ling : un temple tibétain dans le parc de Garraf
On change totalement de décor. Toujours proche de Barcelone, mais dans le parc naturel de Garraf, se dresse un monastère bouddhiste tibétain, en activité. Il occupe une ancienne demeure majestueuse : Plana Novella. À l’intérieur, tout est calme, coloré, habité. Les moines ne font pas de démonstration, ils vivent leur rythme. Vous, vous pouvez participer à des méditations collectives, des retraites ponctuelles, des temps d’enseignement. Le tout baigné dans une ambiance sensorielle très forte : l’odeur du bois, les chants graves au petit matin, le froissement des robes safran dans les couloirs. C’est un lieu qui impressionne, mais pas par sa taille ou sa sophistication. Par son intégrité. Par la densité de présence qu’il dégage. Il convient particulièrement à ceux qui cherchent à sortir du bavardage quotidien, sans pour autant s’enfermer dans le dogme. L’esprit du bouddhisme tibétain y est accessible, palpable, mais jamais pesant.
Pour une retraite sauvage : cap sur les Alpujarras
Il y a aussi les non-lieux. Les coins reculés. Les maisons de pierre, sans enseigne, sans site web. Dans les montagnes des Alpujarras, au sud de Grenade, on trouve des lieux où l’on dort dans une yourte, où l’on mange des légumes sortis du jardin une heure plus tôt, où l’on médite au milieu des chèvres. Certains appelleront ça rudimentaire. D’autres y verront la liberté totale. Une douche solaire, un tapis de yoga, un carnet de notes. Le silence y est plus rugueux, parfois traversé par le cri d’un âne ou le grésillement d’un poêle. Ce sont souvent des retraites non guidées, auto-portées, avec ou sans jeûne. Parfaites si vous n’avez pas peur de vous retrouver face à vous-même, sans mode d’emploi, sans programme du jour. Ces retraites-là ne se vendent pas, elles se vivent. Et elles laissent des traces.
Ce qu’il faut sentir, plus que cocher
Il y a mille façons de faire retraite. On peut chercher le silence, le collectif, l’ascèse ou la douceur. On peut vouloir marcher longtemps ou ne pas quitter sa chambre. Mais une chose est sûre : ce n’est pas une case à cocher. C’est une expérience physique, sensorielle, parfois brute, parfois tendre, mais toujours plus dense que ce que l’on imaginait. Avant de choisir, il faut sentir. Laisser l’intuition parler. Se demander : est-ce que j’ai envie de parler ? De prier ? De bouger ? De ne rien faire ? Parce que l’Espagne offre tout cela, et plus encore. Des lieux bruts. Des lieux doux. Des lieux qui respirent, vraiment. Il suffit juste d’oser. De s’absenter du monde un instant, pour mieux y revenir.
FAQ – Retraites spirituelles en Espagne
Quel est le meilleur endroit pour une retraite silencieuse en Espagne ?
La Cova de Sant Ignasi, à Manresa, coche toutes les cases pour celles et ceux qui veulent couper le bruit sans tomber dans le folklore. Lieu brut, grotte sacrée, rythme lent… on entre dans le silence comme on entre dans l’eau froide : d’un seul geste.
Existe-t-il des retraites en Espagne sans dimension religieuse ?
Bien sûr. De nombreux centres mêlent spiritualité et bien-être sans passer par une tradition religieuse stricte. C’est le cas d’Alaya Retreat, qui combine yoga, nature, cuisine végétale et respiration profonde. Pas de dogme, juste de la présence.
Peut-on faire une retraite bouddhiste en Espagne ?
Oui, et pas qu’une. Le monastère Sakya Tashi Ling en Catalogne en est un bel exemple. Ambiance tibétaine, chants sacrés, méditation quotidienne, échanges avec les moines… On y vient pour s’immerger, pas pour cocher une activité. Et même sans être bouddhiste, on s’y sent accueilli.
Quel budget prévoir pour une retraite spirituelle en Espagne ?
Ça dépend. En mode monastère sobre, comptez entre 30 et 60 € par nuit. Pour des retraites plus encadrées, avec yoga, soins ou alimentation bio, les prix grimpent vite : jusqu’à 1000 € pour une semaine. Et dans les montagnes reculées, certains lieux fonctionnent même sur donation libre.
Combien de temps dure une retraite idéale ?
Un week-end suffit parfois à faire descendre la pression, mais pour vraiment déconnecter, 5 à 7 jours permettent de “sortir” mentalement du quotidien. Certains restent 10 jours, voire plus… mais ça se sent. Écoutez votre besoin, pas votre agenda.
Faut-il parler espagnol pour participer à une retraite en Espagne ?
Pas forcément. Beaucoup de centres proposent des retraites en anglais, et quelques-uns en français. Et souvent, les mots comptent peu : c’est le silence qui fait le travail. Pas besoin de maîtriser la grammaire pour écouter le vent dans les pins.
Peut-on venir seul(e) à une retraite ?
Oui, et c’est même la norme. On vient sans entourage, sans attente sociale, parfois même sans valise trop pleine. Ces lieux accueillent les solitudes comme des promesses. On se retrouve seul, mais jamais isolé.
A lire:
À propos de l’autrice
Diane Lencre, rédactrice pour Rose La Lune Paris, écrit comme on souffle un vœu à la lune. Guidée par les cycles lunaires et portée par une passion sincère pour le bien-être, elle partage des mots de douceur, d’inspiration et de tendresse pour éclairer les chemins intérieurs.
Un article vous touche ? Une phrase résonne en vous ? N’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous :
Diane les lit tous… et prend toujours le temps d’y répondre.
Vous préférez un petit mot plus personnel ?
Écrivez-moi à : diane@roselalune.com