Tous les symboles de l'Espagne
PAR DIANE LENCRE
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Il suffit d’un parfum de safran chaud ou d’un claquement de talon sur le carrelage pour que l’Espagne surgisse dans l’esprit. Pas besoin de carte postale. C’est un pays qu’on sent, qu’on goûte, qu’on entend… et qui laisse des traces jusque dans les silences.
La rojigualda, ce drapeau qui ne chuchote jamais
Rouge feu, jaune soleil. Impossible de le rater. Le drapeau espagnol, c’est un peu comme une paella géante qui flotte au vent. Deux bandes rouges, une bande jaune plus large, et un blason chargé comme un roman historique. Dedans ? Des lions, des châteaux, une colonne d’Hercule, une couronne… bref, un concentré de royaumes, de fierté, de conquêtes.
Et puis cette devise : “Plus ultra”. Traduction : “Toujours au-delà”. Ça dit tout, non ?
Le flamenco, ou comment pleurer avec les pieds
On l’entend d’abord. Une guitare râpeuse, un cri rauque, un battement de main sec comme un coup de fouet. Puis le corps s’anime. La robe tourbillonne. Et soudain, le silence se déchire : un talon frappe le sol. Boum. L’émotion brute.
Ce n’est pas “joli”. C’est intense. Ça tremble. Le flamenco, c’est un cri qui danse. Pas étonnant qu’il soit classé patrimoine immatériel de l’humanité. Ça brûle, et ça console.

L’odeur des oranges, la lumière blanche d’Andalousie
Tiens, ça me fait penser à Séville… Là-bas, en avril, l’air sent l’azahar, cette fleur d’oranger qui embaume les rues. On dirait presque une promesse. Et cette lumière ! Blanche, sèche, presque crue. Elle découpe les façades comme du papier. On cligne des yeux, mais on veut tout voir.
L’Espagne, c’est une lumière sans filtre. Rien n’est flou, tout est net. Même les émotions.
Le taureau : symbole qui dérange, symbole qui colle
On peut l’aimer ou le détester. Mais on ne peut pas l’ignorer. Le taureau est partout. Sur les affiches, dans les arènes, en silhouette noire sur les routes andalouses. Il représente la force, le défi, le face-à-face. Un peu comme un duel avec soi-même.
Même les marques s’en sont emparées. Le taureau Osborne, par exemple, n’a plus rien à voir avec l’alcool. Il est devenu un totem.
Est-ce que c’est dépassé ? Peut-être. Mais c’est là. Dans les veines du pays.
La sieste, ce n’est pas qu’une pause. C’est une philosophie.
En plein été, vers 14h, silence. Tout ferme. Même les cigales se calment. La sieste espagnole, ce n’est pas une blague. C’est sacré. Pas juste dormir. Se retirer. Ralentir. Dire “non” au monde pendant une heure.
Et franchement ? Ça fait envie. Qui n’a jamais rêvé de suspendre le temps quand le soleil tape trop fort ?
Le jamón ibérico : une tranche de bonheur salé
Coupez une fine lamelle de jamón ibérico, laissez-la fondre sur la langue… et là, le temps s’arrête. C’est du sel, du gras, du bois. Une saveur de cave fraîche et de forêt.
On dit que les meilleurs cochons mangent des glands et vivent libres. Résultat : une viande presque sucrée, qui évoque les soirées longues et les toasts au vin rouge.
Un symbole ? Carrément. Ce n’est pas juste de la charcuterie. C’est un art.
L’almodovarisation des esprits
Derrière les cartes postales, il y a des histoires. Des mères exubérantes, des enfants silencieux, des couleurs criardes, des drames qui se maquillent en comédie. Pedro Almodóvar, c’est l’Espagne qui déborde. Celle qui pleure et qui rit en même temps.
On regarde ses films et on sent le tissu des rideaux, l’humidité des rues, l’odeur du linge propre… Oui, on est bien en Espagne. Mais pas celle des touristes. Celle du cœur.
Le Real, le Barça, les chants qui s’entendent jusqu’au ciel
Et le foot dans tout ça ? Impossible de passer à côté. Real Madrid, FC Barcelone… deux noms qui font battre les cœurs, parfois trop fort. Les stades hurlent, les bars vibrent, les familles se divisent pour un penalty.
Mais ce n’est pas juste du sport. C’est une appartenance. Une fierté locale qui fait lever les bras… ou les poings.
Les processions, les cloches, les encens… le sacré en habits d’apparat
En avril, pendant la Semaine Sainte, l’Espagne devient mystique. Les rues sentent l’encens, les statues pleurent, les tambours résonnent. C’est lent, solennel, un peu inquiétant parfois. Des silhouettes encapuchonnées avancent en silence, portées par la foi… ou par la beauté du geste.
On ne comprend pas toujours. Mais on ressent. Et c’est ça, le plus fort.
Et puis les petits détails… ceux qui collent à la peau
Le café servi dans des verres brûlants, les sols en carrelage glacé même en hiver, les voix qui montent sans qu’on sache si c’est la joie ou la dispute. Le goût sucré du turrón à Noël. Les éventails claqués dans les métros. Les cierges qui fondent dans les petites églises sombres, entre deux touristes.
L’Espagne, ce n’est pas une liste. C’est un collage. Un patchwork qui gratte un peu, pique parfois, mais qui reste dans le cœur.
FAQ
Quels sont les symboles culturels les plus connus de l’Espagne ?
Le flamenco, évidemment. Mais aussi le taureau noir, le drapeau rouge et jaune, les siestes brûlantes de l’après-midi, les processions religieuses pleines d’encens, de silence et de pas lents. Et puis ce jamón ibérico qui fond comme un secret bien gardé…
Pourquoi le flamenco est-il un symbole si fort ?
Parce qu’il parle sans mot. Il hurle, il supplie, il respire. C’est une danse qui griffe l’âme, avec ses frappes de talon, ses robes qui tournent comme des tempêtes et cette guitare sèche qui grince presque trop. C’est brut. Et c’est beau.
Que représente le taureau pour les Espagnols ?
Pas juste un animal. Un symbole de puissance, de défi, de contrôle du chaos. Il fait débat, il provoque, mais il colle à la peau de l’Espagne. Des arènes aux routes nationales, son ombre plane partout. On l'aime ou pas, mais on ne l'oublie pas.
Est-ce que la sieste existe encore vraiment ?
Oui, surtout dans les petites villes. L’après-midi, on ferme les volets, on fait taire le monde, et on s’efface une heure ou deux. Ce n’est pas juste dormir, c’est refuser la course folle, comme si le pays disait : “attendez, je reviens”.
Quels sont les symboles culinaires de l’Espagne ?
La paella qui fume encore dans la poêle, le chorizo qui pique juste ce qu’il faut, le turrón collant, les tapas du soir, les churros du petit matin… et ce goût d’huile d’olive chaude qui flotte entre les ruelles. C’est un voyage pour le palais.
Que signifient les couleurs du drapeau espagnol ?
Le rouge vif, c’est le feu, le sang, la passion. Le jaune or, c’est le soleil qui tape, l’or des terres. Au centre, un blason plein d’histoire : lions, châteaux, colonnes d’Hercule… Ça raconte un pays qui en a vu de toutes les couleurs.
Pourquoi le football est-il si symbolique en Espagne ?
Parce que ce n’est pas du sport. C’est une religion. Une identité. Real Madrid ou Barça, ce n’est pas un match, c’est une vie. Ça se crie, ça se pleure, ça se vit entre amis, en famille, dans les bars, dans la rue… C’est viscéral.
Quelles fêtes symbolisent le mieux l’Espagne ?
La Semaine Sainte, avec ses capuchons, ses tambours, et ses statues qui flottent lentement. La Feria de Abril, avec ses robes andalouses, ses chevaux, son vin sucré. Et San Fermín, là où les taureaux courent dans les rues. Ces fêtes, on ne les regarde pas : on s’y perd.
Quels petits détails font penser à l’Espagne ?
Le clac d’un éventail dans le métro. Les verres brûlants de café. Le carrelage froid sous les pieds au réveil. Une voix qui monte dans la rue (colère ou rigolade ? on ne sait jamais). L’encens dans une église fraîche. Les rideaux qui ondulent à la fenêtre d’un appartement de Séville…
Pedro Almodóvar est-il un symbole à lui tout seul ?
Oh oui. Lui, c’est l’Espagne qui déborde. Des couleurs saturées, des mères tragiques, des drames en robe rouge, des silences pleins de tension. Il filme une Espagne intérieure, un peu cassée, toujours flamboyante. On ne comprend pas tout… mais on ressent tout.
À propos de l’autrice
Diane Lencre, rédactrice pour Rose La Lune Paris, écrit comme on souffle un vœu à la lune. Guidée par les cycles lunaires et portée par une passion sincère pour le bien-être, elle partage des mots de douceur, d’inspiration et de tendresse pour éclairer les chemins intérieurs.
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