En octobre, les mots sentent la pluie sur les manteaux, la soupe du soir, les silences d’après l’orage, ils chuchotent à l’heure de Kippour, le 1er au soir, veillent les cœurs jusqu’au 2, entre pardon discret et lumière tamisée, ils s’adoucissent le dimanche 5, fête des grands-pères et souvenirs qui grattent gentiment sous la peau, ils vibrent autrement le 10, quand le portail énergétique s’ouvre sans prévenir, comme un battement d’aile qu’on entend sans le voir, ils s’amusent à l’idée des ombres d’Halloween, ils sentent la bougie, le sucre, la peur déguisée, ils s’attardent entre deux tasses brûlantes, deux envies de rester chez soi, deux promenades dans les feuilles mortes, entre un message qu’on garde pour plus tard et un silence qui dit tout, ils s’épaississent doucement, comme le ciel de fin d’après-midi, et glissent entre les jours avec une lenteur qu’on commence à aimer.