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Jung et la synchronicité

PAR DIANE LENCRE

Jung et la synchronicité : quand le monde répond sans prévenir

Vous pensez à quelqu’un, le téléphone sonne. Vous rêvez d’un scarabée… il atterrit sur la fenêtre au réveil. Coïncidence ? Sérieux ? À force, ça fait beaucoup.

Carl Gustav Jung a mis un mot sur ces moments-là. Pas un mot froid. Un mot qui crépite : synchronicité. Pas juste une théorie planquée dans un bouquin poussiéreux. Plutôt une secousse intérieure, un truc qui fait lever les yeux, froncer les sourcils et dire “c’est étrange…”.

Pas un hasard comme les autres

Le “hasard”, on l’utilise un peu comme une gomme. Pour effacer ce qui dérange, ce qui dépasse. Ça rassure. Ça range les choses dans des cases. Mais parfois, il y a des coïncidences qui grincent. Qui résonnent un peu trop bien. Comme si la vie jouait avec des mots croisés secrets.

Jung n’a jamais cru à un monde purement mécanique. Ce n’était pas un doux rêveur pour autant. Mais il écoutait. Les rêves. Les symboles. Les silences aussi. Et ces moments où les événements, sans cause logique, semblaient pourtant connectés par un sens. Une résonance. Une évidence intérieure.

L’histoire du scarabée, vraie de vraie

En séance, une femme raconte à Jung un rêve étrange : un scarabée doré. Elle doute de tout, rigide comme une armoire en chêne. Et là, toc toc contre la vitre. Jung ouvre. Un scarabée — réel, vivant, doré — entre dans la pièce.

Pas une invention. Pas un effet littéraire. Juste un fait.

Ce genre d’événement vous explose la logique. La patiente lâche prise. Et pour Jung, c’est ça la synchronicité : un sursaut du réel, quand l’univers semble vous répondre, mais sans passer par la logique classique. Une image surgit. Une vibration s’installe.

Une coïncidence pleine de sens, mais sans cause

C’est le cœur de la synchronicité. Deux événements, objectivement sans lien, mais subjectivement inséparables. Ça ne marche pas avec des preuves ou des tableaux Excel. Ça se capte. Ça se ressent.

Vous lisez un mot en pensant à une personne. Ce mot résume exactement votre lien. Vous croisez trois fois le même symbole en deux jours, sans le chercher. Pas de “raison”. Mais quelque chose vous pique, vous arrête. Le genre de petit vertige qu’on ne sait pas où poser.

Quand les émotions deviennent des antennes

Ces instants-là n’arrivent pas dans le vide. Ils surgissent souvent quand on est fragile. Traversé. En perte de repères. Ou en pleine mutation. C’est là que le monde devient poreux.

Un mot entendu dans un bus qui vous serre le ventre. Une odeur qui vous ramène à l’enfance en pleine rue. Une chanson lancée au hasard qui met pile le doigt sur la blessure du jour.

Les émotions ouvrent. Elles décalent le regard. On devient réceptif. Moins “maître” de ce qui se passe. Plus disponible à ce qui insiste, doucement.

Les rêves : une autre scène, un autre langage

Pour Jung, les rêves ne sont pas à ranger dans le tiroir “inconscient = bazar mental”. C’est autre chose. Un théâtre sacré, où l’invisible parle en images.

Et parfois, les rêves passent la frontière.

Vous rêvez d’un lieu, vous y êtes invité trois jours plus tard. Vous rêvez d’un symbole… et vous le retrouvez partout. Pas par logique. Par glissement. Par correspondance. Comme si l’on parlait une langue oubliée, mais qu’on comprend encore, au fond.

La science, forcément, grimace un peu

Évidemment, ça ne passe pas très bien dans les labos. On crie au biais cognitif, à la mémoire sélective. Le cerveau fait des liens là où il n’y en a pas. Il cherche du sens. Il relie tout, même les miettes.

Et c’est vrai. En partie.

Mais faut-il tout éteindre sous prétexte que ça ne se mesure pas ? Peut-on dire qu’un battement de cœur n’existe pas s’il n’a pas été validé par une étude double aveugle ? Jung, lui, ne demandait pas de croire. Il invitait à regarder autrement.

Ce n’est pas un code secret

On voudrait parfois que les signes nous parlent comme un GPS. “Va à gauche.” “Appelle-le.” “C’est le moment.” Mais la synchronicité n’obéit pas. Elle surgit. Par touches. Par glissements. Elle trouble, plus qu’elle n’éclaire. Mais elle suscite une écoute.

Une attention au symbolique. À ce qui ne crie pas mais murmure. Comme une lettre sans timbre, posée sur votre paillasson.

Ce n’est pas un message tout prêt. C’est une invitation à se mettre en route.

Et si le monde répondait… par jeu ?

Parfois, c’est discret. Une suite de chiffres qui revient. Un nom qu’on lit trois fois dans la journée. Une intuition qu’on n’arrive pas à chasser. Ça gratte. Ça insiste. Ça ne prouve rien. Mais ça installe une présence.

Il n’y a pas besoin d’être mystique pour sentir que certaines coïncidences ont le goût du clin d’œil. Une ironie douce. Un sourire caché dans les plis du réel.

On n’a pas besoin de comprendre pour être touché.

Et après ?

On fait quoi avec ça ? On note les signes dans un carnet ? On cherche une logique dans les rêves ? On devient ésotérique en 3 jours ?

Pas forcément.

Mais peut-être qu’on peut ralentir. Écouter un peu plus. Prêter attention à ce qui revient. À ce qui nous frôle. À ce qui ne s’explique pas, mais qui touche juste.

Pas pour y trouver un sens absolu. Mais pour rester relié. Un peu plus vivant. Un peu plus ouvert.

Et peut-être que là, quelque chose de précieux surgira. Pas grand. Pas spectaculaire. Mais juste ce qu’il faut.

FAQ — Jung et la synchronicité : ce qu’il a vraiment dit (et ce qu’il n’a jamais prétendu)

C’est quoi exactement la synchronicité pour Jung ?

C’est quand deux événements sans lien de cause à effet se produisent en même temps… mais que leur rencontre fait sens pour vous.
Jung parle de "connexion acausale" : une logique qui ne passe pas par la cause, mais par la résonance intérieure.

L’histoire du scarabée est-elle vraie ?

Oui, c’est un récit clinique de Jung.
Une patiente rêve d’un scarabée doré. Elle le raconte en séance.
À ce moment-là, un coléoptère doré (une cétoine) cogne à la vitre.
Jung l’attrape et le montre à la patiente.
Ce moment ouvre une brèche symbolique. Une bascule.

Jung pensait-il que l’univers nous envoie des signes ?

Pas comme un facteur avec des instructions.
Mais il croyait à l’inconscient collectif, un réservoir de symboles partagés.
Et parfois, ces symboles débordent dans le réel.
Ça donne cette sensation étrange qu’un signe s’est glissé dans la journée.

Et l’astrologie, il y croyait ?

Pas à l’horoscope du jour. Mais oui, il s’y intéressait sérieusement.
Pour lui, c’était un langage symbolique ancien.
Un miroir du psychisme.
Il échangeait souvent sur le sujet avec le physicien Wolfgang Pauli.

La science valide-t-elle la synchronicité ?

Non. Et Jung le reconnaît.
Il ne cherche pas une preuve, mais propose une autre manière de regarder.
La science moderne considère ce concept comme non falsifiable, donc hors du cadre empirique.

On en parle encore aujourd’hui ?

Oui, dans certains cercles.
Des psychanalystes jungiens, des philosophes, des psychiatres indépendants s’y intéressent encore.
Certains croisent la synchronicité avec les théories quantiques, souvent à partir des échanges entre Jung et Pauli.

Les rêves peuvent-ils annoncer l’avenir ?

Pas de façon magique.
Mais Jung pensait que les rêves peuvent préparer un changement.
Ils peuvent entrer en résonance avec quelque chose qui va arriver.
Pas une prédiction, mais une préfiguration symbolique.

Pourquoi ces coïncidences arrivent-elles dans les moments forts ?

Parce qu’on est plus poreux dans ces moments-là.
Moins rationnel, plus à vif.
Jung pensait que ces états favorisaient l’émergence du Soi.
Et que le monde extérieur se mettait parfois à résonner, à sa manière.

Jung était-il ésotérique ?

Il a plongé dans l’alchimie, les mythes, le gnosticisme…
Mais pas comme un croyant.
Il y voyait des images puissantes du fonctionnement psychique.
Il restait libre, curieux, explorateur.

Peut-on utiliser la synchronicité au quotidien ?

Pas pour “savoir quoi faire”.
Mais pour développer une autre écoute.
Observer les symboles qui reviennent, les mots qui nous frôlent.
Ce n’est pas une méthode. C’est une disponibilité.
Un peu comme tendre l’oreille à une musique qui joue loin.

Sources regroupées

  • Carl Gustav Jung, Synchronicity: An Acausal Connecting Principle, 1952
  • Carl Gustav Jung, Man and His Symbols, 1964
  • Carl Gustav Jung et Wolfgang Pauli, Atom and Archetype: The Pauli/Jung Letters, éd. Meier

À propos de l’autrice

Diane Lencre, rédactrice pour Rose La Lune Paris, écrit comme on souffle un vœu à la lune. Guidée par les cycles lunaires et portée par une passion sincère pour le bien-être, elle partage des mots de douceur, d’inspiration et de tendresse pour éclairer les chemins intérieurs.

Ma manière de travailler:

Je lis beaucoup les traditions anciennes, celles qui éclairent les rêves et les signes depuis des générations. Je m’en inspire, mais je les mêle toujours à ce que j’observe autour de moi, aux histoires que vous partagez, aux gestes silencieux du quotidien. Ce mélange me permet de proposer des lectures qui restent fidèles aux sources, mais qui parlent aussi au cœur d’aujourd’hui.

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Diane les lit tous… et prend toujours le temps d’y répondre.

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